Alexandre Couto – \ 14h00 – 3 min. de lecture
A l’occasion du salon Viva Technology qui s’est déroulé du 15 au 18 juin à Paris Porte de Versailles, les écoles de l’Institut Polytechnique de Paris ont mis en avant leurs structures de soutien aux start-up innovantes. Zoom sur trois jeunes pousses rencontrées sur le salon.
Le salon Viva Technology (Vivatech) attire de plus en plus de start-up de la deeptech. A l’occasion de la 6ème édition du salon, qui s’est tenue du 15 au 18 juin, l’Institut Polytechnique de Paris (regroupant l’Ecole polytechnique, l’Ensta, l’Ensae, ainsi que Télécom Paris et Télécom Sud Paris) a présenté 21 start-up issues de ses incubateurs. Situés en région Parisienne, ils sont au nombre de trois : le Drahi-X Novation Center, l’incubateur Télécom Paris et l’IMT Starter.
« Le salon Vivatech est une excellente occasion de donner de la visibilité à ces lieux de l’innovation », explique-t-on sur le stand de l’Institut Polytechnique « Certains de nos incubateurs sont en activité depuis plus de 20 ans, mais il y a aujourd’hui une nouvelle dynamique avec l’émergence des deeptech ». En effet, l’incubateur Télécom Paris et l’IMT Starter ont vu le jour en 1999, dans la foulée de la loi Innovation et recherche, qui a favorisé le statut de chercheur-entrepreneur.
L’incubateur de Polytechnique – baptisé du nom de Patrick Drahi, ancien élève de l’école et gros donateur à l’établissement – a quant à lui été lancé en 2015. Tous trois proposent un accompagnement de 18 mois, pouvant être étendu à 2 ans, de projets en phase amont. Les programmes proposent une préparation aux phases d’amorçage, pour réaliser les premières levées de fonds auprès d’investisseurs publics (Bpifrance par exemple) ou privés (fonds d’amorçage deeptech).
Les projets sont issus aussi bien des différentes écoles de l’Institut Polytechnique que d’initiatives externes. Toutes les start-ups incubées étaient présentes à tour de rôle sur le stand de l’Institut. Zoom sur trois start-ups repérées à l’occasion de Vivatech.
Amphitrite, l’imagerie spatiale pour verdir le trafic maritime
Créé par Alexandre Stegner, Professeur chargé de cours à l’X et Evangelos Mochos, doctorant. La technologie d’Amphitrite repose sur la fusion et le traitement de données issues d’images satellites. Grâce à une actualisation quotidienne, elle permet de caractériser l’état de l’océan en temps réel. Des algorithmes génèrent à partir de ces données une cartographie précise des courants marins.
« C’est une alternative aux outils de simulation des courants qui sont actuellement utilisés, qui apporte une plus grande fiabilité », explique Alexandre Stegner. A partir de cette cartographie, le logiciel peut également calculer les routes maritimes idéales pour bénéficier au maximum des courants favorables et ainsi réduire de près de 15% la consommation de carburant. Amphitrite, qui a rejoint l’incubateur de polytechnique en décembre 2021, prévoit une levée de fond à l’automne.
BIB, des algorithmes pour rallonger la durée de vie des batteries
Incubé depuis mars 2022 à l’incubateur Télécom Paris, BIB développe une plateforme de suivi de batteries lithium-Ion pour les flottes de mobilité électrique. « Notre algorithme permet d’obtenir une vision claire du potentiel restant de la batterie, explique Pierre-Amans Lapeyre porteur de ce projet. Celle-ci peut donc trouver une second souffle dans une autre application, même lorsque elle semble être en fin de vie ».
Le programme permet également d’anticiper les pannes et d’optimiser les charges. La start-up travaille sur deux preuves de concept avec des partenaires dans le domaine du « free floating ».
Scorp-Io, une plateforme de supervision industrielle « no code »
Pourquoi faire compliqué quant on peut faire simple ? La start-up SCorp-Io veut faire de la supervision industrielle un jeu d’enfant. Son système SCADA (Supervisory Control And Data Acquisition) s’appuie sur une interface ergonomique et « no code » pour en faciliter la prise en main. La solution se compose d’un boitier d’acquisition de données à placer sur l’équipement à superviser et d’un logiciel qui permettra de traiter les données dans le cloud. Le système est entièrement paramétrable pour reproduire précisément la ligne de production à surveiller.
« C’est une forme de jumeau numérique de l’outil de production, explique Jean-Romain Bardet CEO de la jeune pousse. L’utilisateur peut, en quelques clics, configurer des alarmes pour surveiller le fonctionnement de ses équipements. Nous allons également prochainement intégrer un outil de détection des comportements inhabituels basé sur des algorithmes de machine learning ». La solution de SCorp-Io est actuellement en bêta-test chez une dizaine d’industriels. La start-up espère pouvoir aboutir à une version finalisée en septembre 2022.
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Crédit photographique : © École polytechnique – J.Barande